
La roseraie retrouve des couleurs avec le Plan Marseille en grand
La Roseraie du Parc Borély à Marseille a été restaurée. A l’occasion de la célébration de son centenaire, le 11 mai 2023, une cérémonie a été organisée en présence des élus de la Ville et du Département des Bouches du Rhône.
Les travaux de la roseraie du Parc Borely entrepris conjointement par la Ville de Marseille et le département des Bouches-du-Rhône ont permis l’adaptation et la modernisation du réseau d’arrosage, la restructuration de certains espaces (revêtement de sol, reprise des circulation et bordurages).
Ce sont également la rénovation complète des massifs de roses avec de nouvelles plantations, la création de ferronneries d’art ainsi que la construction d’un bassin décoratif.
Cette rénovation a été rendue possible grâce à un financement du Département des Bouches-du-Rhône à hauteur 80 % du montant des travaux. Ce financement s’inscrit dans le cadre du «Plan pour Marseille», partenariat très fort doté d’une enveloppe de 200 millions d’euros qui a permis de soutenir de nombreux projets dans des domaines essentiels à la vie d’une cité comme l’éducation, la sécurité, le sport, la culture.
Le Parc Borély et sa Roseraie
La roseraie de forme elliptique s’étend aujourd’hui sur une surface de 5 000 m². Elle a conservé son tracé historique et patrimonial, qui fait d’elle l’une des dernières roseraies classiques, dites « à la française ». Face à l’usure du temps, des travaux de restauration se sont avérés nécessaires. Ils ont consisté à maintenir et renforcer la structure originelle, adapter le réseau d’arrosage et procéder au changement du substrat, entre autres. Les maçonneries, les structures et mobiliers ont également été rénovés.
Le projet a été ensuite prolongé par la municipalité qui a lancé le terrassement du bassin, sa construction et sa remise en eau, le renforcement des allées, la mise en place des voliges, les aménagements des bords de l’Huveaune, et la plantation de haies paysagères et de rosiers.
L’histoire du Parc Borély débute au XVIIIe siècle, lorsque Joseph Borély, issu d’une famille d’armateurs et de négociants marseillais, décide de bâtir un domaine dans le quartier de Bonneveine.
Constituée initialement de « terre, vigne, prés, jardins, arbres et bâtiments », la propriété s’agrandit tout au long du XVIIIe siècle, jusqu’à ce que Louis de Borély entreprenne de faire construire une élégante bastide dont la réalisation finale sera confiée à l’architecte provençal Esprit-Joseph Brun.
Lorsque Louis-Joseph Denis de Borély hérite du domaine en 1770, il fait appel au paysagiste Embry dont le jardin classique, conçu dans l’esprit de Le Nôtre, semble avoir été en grande partie réalisé.
Au milieu du XIXe siècle, devenue propriétaire du domaine, la Ville de Marseille sollicite l’architecte Jean-Charles Alphan, paysagiste renommé, assisté de son collaborateur, Jean-Pierre Barillet-Deschamps, pour y réaliser un parc public. Le projet retenu prévoit trois parties distinctes, un jardin à la française, un parc à l’anglaise et un champ de courses en front de mer ouvert en 1860.
Le parc actuel a conservé les grandes lignes du projet Alphan. La partie française fait face à la bastide depuis la grille du parc. La perspective s’achève sur la terrasse du château, en contrebas de laquelle se trouve le « bassin de France ». La partie anglaise, à l’est du parc, s’étend autour du lac et de son embarcadère.
C’est un jardin au tracé souple intégrant de vastes pelouses avec la roseraie, plantée dans un espace dessiné à la française. On y trouve, en son milieu, une statue de Diane et une cascade en rocaille qui héberge « l’Homme aux oiseaux », sculpture de Jean-Michel Folon.
Le Parc Borély a obtenu en 2005 le label « Jardin remarquable » du ministère de la Culture. Ce témoignage vivant de l’art bastidaire fait de ce lieu un site unique en Europe.
La Roseraie
Lorsqu’en 1899, il crée sa roseraie dans le village de l’Haÿ, Jules Gravereaux déclenche l’enthousiasme et toutes les grandes villes entendent s’inspirer de son exemple. En 1905, la Ville de Paris confie à Jean Nicolas Forestier la création de la roseraie de Bagatelle dans le bois de Boulogne.
Pour Marseille, il faut attendre 1923, pour qu’à l’initiative d’Édouard Heckel, le Jardin botanique du parc Borély soit tranféré à son emplacement actuel et remplacé par une roseraie.
La mise en place de celle-ci se fit sous la responsabilité d’Auguste Bonifay, chef jardinier au Jardin botanique. Son travail fut reconnu, il y a quelques années, par l’installation d’une plaque commémorative dans la Roseraie.
Le parti paysager choisi fut celui d’une Roseraie régulière en hémicycle, avec deux entrées principales soulignées par des pergolas donnant sur une allée circulaire complétée de cheminements secondaires. Les allées étaient sablées, les massifs de rosiers entourés de parties pelousées. Tonnelles, arceaux et chaînes furent installés pour accueillir les rosiers grimpants. Sculptures et pots Médicis rehaussaient le décor.
Dès sa création, la Roseraie connut un franc succès, en particulier auprès des jeunes mariés venus s’y faire photographier. Elle occupe toujours le même emplacement et a conservé son tracé historique. Seuls, les vases en pierre ont disparu et le choix variétal a évolué pour suivre les tendances horticoles actuelles.
Elle accueille les variétés présentées au concours de roses nouvelles organisé par la Société Nationale d’Horticulture de France, de concert avec les autres grandes roseraies nationales françaises.
Quelques chiffres
. 52 variétés ont été plantées, soit plus de 2 500 rosiers ;
. 162 variétés de rosiers buissons ;
. 20 de rosiers tiges et cascades ;
. 15 de rosiers paysagers ;
. 54 de rosiers grimpants et 1 variété de rosiers miniatures.
En tout, 2 511 rosiers : 1 100 rosiers buissons ; 1 285 rosiers paysagers ; 66 grimpants ; 40 miniatures et 20 rosiers tiges et cascades.