
Les forces écologiques et citoyennes en ordre de bataille
Trente mouvements se sont rassemblés pour une nouvelle pratique de la politique fondée sur la moralisation de la vie politique et l’écologie. Après les Etats généraux qui se sont tenues à Marseille mi-décembre, une grande réunion est prévue en mars à Montpellier avec en ligne de mire l’échéance des élections européennes en 2024.
Le mouvement des Gilets Jaunes a suscité indéniablement un vaste élan dans l’opinion en faveur d’une démocratie participative avec une aspiration manifeste à davantage de moralisation dans la vie politique française. A la suite de ces événements qui ont marqué la France par leur ampleur, plusieurs forces écologiques indépendantes se sont rassemblés, aux côtés de régionalistes comme Jean-Luc Davezac du collectif Pays Unis, et de citoyens libres dont un grand nombre de Gilets Jaunes et notamment Jérémie Clément, l’une de ses figures de proue. L’objectif de ce collectif a été de fédérer toutes ces forces et toutes ces énergies afin de pouvoir représenter une certaine influence et d’agir avec unité. Les différents protagonistes parmi lesquels dont Alexis Boudaud, l’un des chefs de file du Rassemblement écologique et citoyen, considèrent qu’au-delà de toutes les crises économiques sociales, écologiques, il existe une véritable crise éthique et morale de la part de la classe politique. Auveuglé par le pouvoir, le milieu politique a, selon eux, créé les conditions d’une déception généralisée caractérisée en premier lieu par l’absentéisme. L’enjeu est par conséquent d’associer le plus largement les citoyens en s’engageant dans la vie politique, à l’image de Grégory Berthaud du Mouvement citoyen pour la protection animale.
Moralisation de la vie politique
Plus qu’un simple rassemblement, l’objectif est pour l’ensemble des composantes de ce collectif de démontrer qu’il ne s’agit pas d’une quête du pouvoir mais de parvenir à obtenir davantage de pouvoir avec des objectifs d’unité et de cohésion nationale. «Notre volonté est de remettre l’éthique de la responsabilité au cœur du projet de société», estime pour sa part Fatima Alaoui, l’une des actrices du mouvement Ecologie citoyenne et indépendante. Deux volontés majeures animent ces acteurs engagés dans ce combat. C’est tout d’abord imposer une grande loi sur la moralisation de la vie politique qui fait à ce jour cruellement défaut. C’est ensuite une volonté unanime de restaurer un climat de confiance en parvenant à faire voter une telle loi. «Notre objectif est d’en finir avec les Cahuzac, Balkany et consorts qui ternissent l’image de la vie politique française», confie Jérémie Clément. Il ne peut donc y avoir pour ces acteurs de ce rassemblement une justice à trois vitesses, pour ceux qui sont différents, pour ceux qui sont pauvres et les fameux nantis. Ces différents acteurs rassemblés au sein de trente mouvements entendent ainsi défendre une nouvelle pratique de la politique fondée avant tout sur la moralisation de la vie politique mais aussi sur une écologie responsable intelligente et constructive. «Notre volonté est d’associer conjointement la question sociétale et l’écologie. On ne peut opposer fin du monde et fin du mois», insiste Sabria Boualga du collectif Ecologie autrement.